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1h et 13 minutes. Voilà le temps qu'Icare venait de passer sur sa chaise. Le genre de chaise fabriquée pour l'extrème confort de celui s'asseyait dessus car apparemment, la politique de cette maison n'était pas la ponctualité. Icare s'enfonçait dans cette chaise. Il marmonnait des choses plutôt incompréhensible et les gens qui passaient dans ce vieux couloir du début du XXième siècle voyaient seulement, au premier regard, un jeune garçon d'une trentaine d'années, l'air grave, concentré, et affalé sur son siège. Il avait l'air d'un gobelin a qui on avait volé son or. Ce n'est pourtant pas qu'Icare soit laid. Au contraire, il avait plutôt de beaux atouts, disons seulement qu'il ne cherchait absolument pas à les mettre en valeur. Non, la seule chose qui l'intéressait, c'était ce qu'il se passait à l'intérieur de lui.1h 15 minutes. Pendant qu'il attendait là, la décision de la publication ou non de son oeuvre par une personne qu'il n'avait jamais connu et qui peut-être, ne comprendrait pas son histoire. Son histoire, ce n'était ni la première ni la dernière. On peut dire qu'arrivé à un certain âge, Icare s'est mis à vivre d'une façon bien particulière, à travers son imagination. La moindre de ses actions lui faisait pensé à une histoire. Quand il marchait dans la rue, dans un jardin botanique, en cours de Géographie.
C'est ainsi qu'il se mit à écrire des petites histoires anodines, de princes et de chevaliers, puis de banquiers et d'aristocrates, ou d'empereurs et de générals jusqu'à ce que cette histoire lui viennent à l'esprit comme l'eau jaïssant d'un torrent. Voici comment tout à commencer. 1h et 19 minutes.